Le choix des Alpes

Toute l'équipe devant la petite cabane qui nous permis de passer une nuit magique au col de la Lombarde.

La première fois qu’on a entendu parler du col de la Lombarde, c’était dans un camping, au bord du Rhône.

Il y avait Audrey et Johan, qui roulaient jusqu’à la mer, avec chaises pliantes et dérouleur électrique; Yannis qui rentrait chez lui après s’être envoyé un nombre invraisemblable de cols alpins et nous qui n’avions pas encore définit comment on allait passer de la France à l’Italie.

« Le col de la Lombarde est facile » nous dit Yannis. « Pas plus de 8%. Et en plus, la descente du côté italien est superbe! ». Mais quel crédit accorder à un grand sec de vingt ans, qui revient du Galibier, de l’Alpe d’Huez et du Ventoux sur un vélo qui doit peser à peine le quart des nôtres?

La graine était plantée et l’idée de traverser les Alpes est peu à peu devenue une évidence alors même que nous avions refusé de quitter la Suisse par le col du Grand-Saint-Bernard, n’étant pas prêts, ni physiquement, ni mentalement. Mais le sommes-nous maintenant?

Dans les gorges (de l’enfer)

Depuis plusieurs jours, une chaleur infernale règne dans la région, placée en vigilance rouge par Météo-France. Rien que de sortir du Luberon est un défi, alors que les pentes y sont des plus douces.

À peine entrés dans les Gorges du Verdon, on étouffe. Il fait dans les 40°C, ça monte sec et nous roulons systématiquement avec le plein d’eau. Mais la région est splendide et, la haute-saison touchant à sa fin, le trafic y est raisonnable.

À peine arrivés près du Verdon: les paysages sont splendides mais les côtes sévères.

À de nombreuses reprises, nous avons l’impression d’être ailleurs, entourés de champs de lavande ou de pâturages desséchés et face à un relief impressionnant.

Sur le plateau de Valensole: la chaleur est intense et le soleil tape fort.

Quant aux gorges, elles sont tout simplement splendides.

Les Gorges du Verdon vues du « Point sublime ». Et à pied, ça doit être bien aussi!

Alors que nous nous prenions à rêver de frais et d’humide, les températures chutent du jour au lendemain de près de 25°C et nous passons notre première journée de pluie sur les vélos. Brutal.

Heureusement, nous sommes attendus à Colmars-les-Alpes, où nous serons chaleureusement accueillis, remotivés et conseillés pour la suite.

Jusqu’au(x) col(s)

La suite? Une succession de trois cols sur la route des « Grandes Alpes », empruntés de temps à autre par le Tour de France.

Le col de Valberg (1’672 mètres) situé après les improbables Gorges de Daluis, le col de la Couillole (quelques mètres plus haut) offrant une vertigineuse descente en direction de Nice, et, finalement, le col de la Lombarde (2’350 mètres) dont la montée s’étire sur plus de 20 kilomètres depuis Isola, petit village de fond de vallée qui porte bien son nom.

Passage des Gorges de Daluis sur une route construite à la dynamite.
Col de Valberg: ça ne fait plus aucun doute, les Alpes se rapprochent!
Petit village de Roubion, accroché à la falaise.

Qu’on ne s’y trompe pas: monter jusque là-haut ne fût pas une mince affaire. Heureusement, la route est bonne et large. De plus, elle ne ment pas: passés les trois premiers kilomètres, le plus raide est fait, ou presque.

Si les parents retrouvent les sensations que procurent de tels efforts, les enfants les découvrent. Leur excitation est bien réelle, tout comme leurs craintes de ne pas y arriver.

Après une nuit à 3°C à Isola 2000, station de ski à l’architecture déplorable, les derniers coups de pédales se font dans un décors minéral majestueux. Seuls les motards, sur leurs machines pétaradantes, viennent perturber nos pensées et les marmottes habitantes des lieux.

Derniers virages avant le col de la Lombarde.

Au final, Émilie, du haut de ses six ans et demi, fût une fidèle partenaire et s’encouragea jusqu’au bout pour arriver en haut sans poser pied à terre. Quant à Antoine, près de deux ans et demi plus jeune, ses jambes se sont avérées trop frêles pour pouvoir véritablement aider sa maman autrement que moralement. Mais l’essentiel est ailleurs.

Il ne reste plus qu’à se laisser glisser du côté italien!

Une fois au col, le tenancier du petit snack du coin nous offre un très beau cadeau: « Vous voyez la petite cabane là-bas? Elle a été aménagée pour les voyageurs comme vous. Allez-y, vous y serez bien. » Il est à peine midi, nous n’irons pas plus loin aujourd’hui. Magique!

Commentaires

  1. Serge

    ….. c’est toujours sympa de vous lire et d’admirer les photos; merci et …. Bonne suite!

  2. Francine

    Magique la petite cabane et magique votre récit de la traversée des Alpes. Emilie et Antoine vous êtes incroyables… bravo, bravo! Déjà je me réjouis du prochain article. Bien affectueusement à vous 4

  3. Jean-Marc

    Bravo les Fonto!

  4. Anne-Claire Gallay

    Toujours un plaisir de vous lire et de vous imaginer vivre et éprouver tellement de sensations différentes! Je me réjouis de la suite !

  5. Cyril

    Génial de voyager avec vous et sans se fatiguer !! Bravo !!
    Très belle plume. On se réjouit de vous lire ! Des becs

    1. Bertrand D

      Force et honneur ! La pièce est tombée, j’ai enfin réalisé que les enfants pédalent aussi. Ça donne une toute autre dimension à l’aventure, génial !

    2. Les Fonto

      Oui, chacun contribue, à son niveau, à l’avancée du convoi 🙂

  6. Berthoud Muriel et Christian

    Actuellement près de Dieulefit on vous suit avec intérêt! C’est une si belle région..bravo car il faut de sacrés mollets!!

  7. Valérie T.

    Ouah, génial de vous suivre, comme d’habitude! Merci pour les textes et photos qui nous font voyager 🙂
    Tout de bon les Fonto!

  8. Melymelo

    Toujours aussi fan des récits et des photos de vos aventures. Bonne route les amis.

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