En route vers le Sud

Émilie et Antoine photographiés à travers une feuille découpée en forme de cœur.

Après un mois en Isan, région peu fréquentée par les étrangers de passage, nous nous apprêtons à visiter certains des lieux les plus touristiques de la Thaïlande. Sans trop savoir à quoi s’attendre…

À peine arrivés en plaine, nous retrouvons deux « amies » qui nous accompagneront jusqu’à notre sortie du pays et même au delà: la chaleur et l’humidité.

Au moins, à vélo, on crée notre propre air; mais à l’arrêt, c’est difficilement supportable. Alors on roule, beaucoup. Quant aux nuits, ce fut une autre affaire, notre ventilateur d’appoint suffisant à peine à rendre l’endormissement possible…

Nous voilà donc à filer vers le Sud, alors qu’une importante vague de chaleur frappe de plein fouet une bonne partie de l’Asie du Sud-Est.

Première étape: Lopburi, où nous fêterons les cinq ans d’Antoine. Ici, même les singes ont chaud. Quant aux habitants, ils semblent plus souffrir de la cohabitations avec les nombreux macaques qui ont envahi la ville.

Pour le coup, on ferait bien comme lui, mais il ne s’est pas montré franchement disposé à partager sa bassine…

Pourtant, personne n’ose les chasser. D’une part, ils sont considérés comme étant des disciples du dieu hindou Hanuman et, d’autre part, c’est grâce à eux que les touristes visitent la ville.

Drôle d’ambiance dans les rues de Lopburi où les singes semblent régner en maître et les échoppes définitivement fermées.

Quelques jours plus tard, c’est à Ayutthaya que nous ferons escale. Cette ancienne capitale du Siam fut, à son apogée, sans doute la ville la plus peuplée au monde avant d’être mise à sac par les Birmans.

Et c’est essentiellement à vélo que nous visiterons les principaux temples de la ville.

Fin de journée sur le magnifique Wat Chai Wattanaram.
Stupas vieilles de près de 600 ans dans l’enceinte du Wat Phra Si Sanphet.

Écrasés par la chaleur des villes, nous décidons de contourner Bangkok et alignons les kilomètres en direction du Golf de la Thaïlande, dans l’espoir que la mer nous apporte un peu de fraîcheur et de vent.

Stop à Tha Kha pour acheter des fruits et autres légumes. Si les autres marchés flottants autour de Bangkok n’existent plus que par et pour le tourisme, celui-ci voit encore des habitants de la région venir en barque pour faire leurs emplettes.
En quête de fraîcheur, nous nous réfugierons dans la grotte de Tham Khao Luang mais nous ne sommes pas seuls et certains sont là depuis longtemps…

Arrivés au bord de la mer, on sent bien le vent, de face… S’il est vrai qu’on aurait préféré qu’il souffle dans l’autre sens, nous sommes tout de même bien contents qu’il vienne sécher nos corps détrempés.

Bivouac improvisé sur la terrasse d’un bar abandonné. La vue est bonne et le vent soutenu mais il s’arrêtera malheureusement de souffler vers 23 heures…

Mis à part quelques villes faisant office d’aimants touristiques, la côte du Golf de la Thaïlande est étonnamment calme et très agréable à longer à vélo. Petites routes, chauffeurs bienveillants, vues spectaculaires, nombreuses options pour manger et possibilités de camper un peu partout.

Magnifique itinéraire en bord de mer, au calme et sous un soleil brûlant.

Aujourd’hui, un défit de taille s’offre à nous: traverser la Thaïlande de part en part en moins de 24 heures et en toute autonomie. Bon, faut dire qu’à cet endroit, le pays fait à peine 20 kilomètres de large! On n’a donc pas eu à forcer sur les pédales tout en ayant largement le temps pour prendre une glace.

Étonnant « goulet d’étranglement » du territoire thaïlandais, coincé entre la Birmanie et la mer de Chine méridionale.

Pour nous remettre de ces émotions, nous ferons un arrêt prolongé à la Coconut Tree Homestay, magnifique pension gérée par un formidable couple helvetico-thaï.

Toute l’équipe de la Coconut Tree Homestay. On n’aurait pas pu espérer mieux pour se poser quelques jours.

Une occasion unique d’explorer la région et de passer du bon temps, à table ou dans la piscine.

Visite de l’aquarium du coin. Peut-être qu’un jour nous aurons l’occasion de nager avec des raies mais, en attendant, c’est derrière une vitre et bien au sec que nous les admirons.

Reprendre la route n’est pas facile, d’autant plus qu’il fait de plus en plus chaud. Mais par chance, nous aurons l’occasion de rouler avec d’autres cyclo-voyageurs.

Nous avons enfin la possibilité de rouler en peloton et de papoter sur de petites routes de campagne traversant des plantations de cocotiers.

Alors que la chaleur devient vraiment intense, un événement nous offrira la possibilité de nous rafraîchir régulièrement: le nouvel an bouddhique! Cette fête, connue en Thaïlande sous le nom de Songkran, s’est peu à peu transformée en festival de l’eau où chacun s’équipe d’armes en plastique diverses et variées afin de mieux asperger tout ce qui bouge.

Difficile de régater lorsque des seaux d’eau (glacée!) sont balancés de l’arrière d’un pickup.

Mais si ces célébrations marquent la période la plus chaude de l’année, elles annoncent également la fin de la saison sèche et la venue, tant attendue, des premières pluies.

Désormais, le ciel sera régulièrement chargé de nuages et le taux d’humidité ne cessera d’augmenter.

Avant de poursuivre vers le sud, il nous faut « passer la bosse » afin de rejoindre la côte ouest qui longe la mer d’Andaman. Chaque montée nous liquéfie mais nous offre également la possibilité d’admirer les paysages superbes sur des forêts humides vieilles comme le monde.

Couché de soleil sur le lac Chiaw Lan, au coeur du parc national de Khao Sok.

Sur la route, le nombre de temples boudhistes diminue peu à peu, laissant gentiment place aux mosquées fréquentées par les nombreuses communautés musulmanes établies dans la région. Aucun doute: la Malaisie n’est plus très loin!

Toutes les occasions sont bonnes pour faire un exercice de mathématique. Ici, l’énumération des statues dans un temple bouddhiste.

Puis, vient la Thaïlande du Sud, celle des cartes postales aimantées sur le frigo, envoyées par des amis partis pour quelques jours de vacances dans des terres lointaines à la recherche de chaleur, de soleil et d’eaux turquoises.

Nous qui n’avions jamais mis cette région du monde en tête des lieux que nous souhaitions visiter, nous y voilà. Et une fois de plus, nous avons été « déçus en bien », comme on dit chez nous, tant les gens sont bienveillants, les conditions de voyage à vélo faciles et les paysages somptueux.

Sur l’une des nombreuses îles de la baie de Phang Nga. Évidemment, c’est splendide!

C’est également l’occasion de changer de mode de transport et de passer quelques jours sur une île étonnamment calme.

Cap sud-sud-est en direction des iles de Koh Yao!

Mais la vraie belle surprise fut la rencontre avec une autre famille à vélo, francophone qui plus est! Quel cadeau que de pouvoir passer ces quelques jours ensemble. Jouer, nager, rire, discuter, manger ensemble, pour le plus grand bonheur des enfants comme des parents.

Avec Zoé, Nina et Milo lors d’une virée au large de Krabi.
Hat Tham Phra Nang à Railay compte parmi les plus belles plages du pays. Si le point de vue est plus que sympa, tout ce qu’il y a autour (resorts, coffee shops, etc.) ne nous a pas fait vibrer.

Alors que nos amis font marche arrière pour retourner en France, nous poursuivons notre route en direction de la Malaisie.

Sur ce coup-là, c’est l’équipe des Fonto qui reste en course. Mais on espère bien avoir la chance de se revoir un jour!

Après presque trois mois en Thaïlande, toute la famille est unanime: on n’a pas envie d’en sortir. Pourtant, il va bien falloir et nous savons que de nouvelles aventures nous attendent de l’autre côté de la frontière.

Escale sur une île déserte. En cadrant bien, ça donne presque l’impression d’êtes seuls au monde et hors du temps.

Alors, c’est en silence, la tête sous l’eau et entourés de poissons multicolores que nous décidons de passer nos derniers jours au pays du sourire. Direction Koh Lipe, petite île largement trop fréquentée mais aux fonds marins épatants.

Les pédales et guidons ont été, le temps de deux journées de snorkeling, troqués contre des masques et tubas.
Îlot au large de Koh Lipe où les fonds marins sont à portée de main et facilement accessibles depuis la plage. Malheureusement, une bonne partie des coraux sont dans un sale état…

Allez, il est temps, il faut s’en aller.

Mais quel endroit extraordinaire pour quitter la Thaïlande!

Commentaires

  1. Laurence

    Quel plaisir de vous lire et de voyager à travers ce récit et les photos qui l’accompagnent. Magnifique…bonne suite ! Gros becs à vous 4😘😘😘😘

    1. Les Fonto

      Merci Laurence.
      Vous nous manquez!
      Gros becs de nous 4 😘😘😘😘

  2. Cédric

    Bravo pour ce magnifique reportage de votre traversée de la Thailande!!
    Cela fait plaisir de vous revoir..

    1. Les Fonto

      Merci Cédric!
      Avec des très beaux souvenirs de notre passage par la Coconut Tree Homestay en plus!
      Dans l’attente de vous retrouver, à notre table!

  3. Susanne

    Coucou la famille et surtout Émilie et Antoine
    Quelle plaisir d’avoir de vos nouvelles.
    Je vous envoie un gros bisous de Colombier

    1. Les Fonto

      Merci Susanne.
      Bel été et des becs autour de toi.

  4. Delphine

    Magnifique !!!!
    Merci du partage! Vous faites rêver
    Ça donne envie de reprendre les vélos et de partir vos récits 😄 bonne suite

    1. Les Fonto

      Alors, reprenez vos vélos, et la route!
      On vous la souhaite bonne.

  5. Mélanie Y.

    Un peu en retard dans la lecture mais pour avoir du dépaysement, c’est cadeau (surtout par un temps d’automne frais et pluvieux).

    1. Les Fonto

      Ah oui, c’était la partie du voyage la plus chaude et la plus sèche.
      Mais si ça peut de consoler, on se les caille désormais pas mal et il pleut plus qu’assez ici aussi.

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