Soudain, plus de bruit. Seuls les sons typiques des forêts tropicales nous entourent. Des oiseaux qui chantent, des écureuils et des singes qui sautent de branche en branche et, plus loin, des loutres qui batifolent dans un cours d’eau.
Pourtant, c’est bien à travers l’un des pays les plus densément peuplés du monde qu’une magnifique piste cyclable nous emmène.
Bienvenue à Singapour, Cité-État aux multiples facettes et surprenante à plus d’un titre.

Ici, point de déchets au bord des routes, mais des trottoirs et des poubelles à tous les coins de rue. Pas de klaxons non plus, mais des automobilistes courtois qui s’arrêtent pour vous laisser traverser les passages piétons.
Certes, il y a les grands axes en proie aux sempiternels bouchons, mais le trafic semble dans l’ensemble maîtrisé (l’acquisition d’un véhicule est manifestement lourdement taxée).
De plus, de multiples parcs et espaces verts occupent une grande partie du territoire et sont reliés entre eux par un réseau d’infrastructures dédiées à la mobilité douce. Une aubaine pour celles et ceux qui se rendent au travail à vélo, pratiquent la course à pied, s’essayent aux patins-à-roulettes, font de la gymnastique au petit matin ou leur balade digestive du soir. Même la nature semble y trouver son compte.

Alors, Zürich ou Singapour?
Quelque soit la méthode de classement, Singapour est systématiquement dans le Top 3 des villes les plus chères au monde. Alors, bien que nous soyons autorisés à y séjourner 90 jours, on ne va pas pouvoir s’attarder.
Et c’est par une succession de rencontres invraisemblables (la première remonte à notre arrivée au Vietnam) que nous serons merveilleusement accueillis pendant une petite semaine par Capucine, Charles et leurs trois enfants, aux 39ème et dernier étages d’une immense tour d’habitation.

Alors oui, tout est cher à Singapour, mais comme en Suisse ou dans d’autres régions du monde à l’économie flamboyante, le niveau de vie va avec. C’est surtout le contraste avec les autres pays de la région qui est saisissant.
Pour notre part, nous passerons l’essentiel de nos journées à parcourir le pays à vélo et limiterons nos dépenses à de l’alimentation et à la visite du zoo (quatre entrées pour la modique somme de CHF 110.-).
Quant à savoir si nous souhaiterions nous établir ici ou à Zürich, la question ne se pose pas. Mais s’il nous fallait choisir, pas exclu qu’on opte pour Singapour, tant cette ville fascine et intrigue; du moins pour un temps.

On vous surveille
Cependant, pour qu’un État fonctionne de la sorte, il faut un cadre. Et celui de Singapour est des plus stricts: la loi, c’est la loi et chacun doit s’y soumettre.
Pour s’assurer que tout le monde marche dans les clous, le territoire est truffé de caméras de surveillance. Et là où ça ne devait pas suffire, ce sont des robots à roulettes qui arpentent les espaces publics à la recherche de la moindre infraction.
Partout, des panneaux de mise en garde. Une activité suspecte? Dénoncez-là! Envie de pêcher en dehors de la zone prévue? Il vous en coûtera 3’000 dollars d’amende (environ CHF 2’000.-). Surpris en flagrant délit de vol à l’étalage? C’est sept ans de prison.
Quant à passer au feu rouge ou à rouler à contre-sens à vélo, on ne sait pas, mais ce sont les habitants qui se sont chargés de nous rappeler à l’ordre.

À un moment donné, on s’est demandé si on allait nous fournir la liste de nos infractions au moment de quitter le pays…
Est-ce bien raisonnable?
Évidemment, un tel endroit questionne.
Le simple fait que l’ensemble du territoire soit alimenté en eau potable semble irréaliste. Quant à l’absence de moustiques et la provenance des capitaux, c’est très intriguant.
Pourtant Singapour est là, sur son île, telle une bulle de modernité, en pleine Asie du Sud-Est.

Mais comment font-ils pour que la bulle n’éclate pas?
Qui sont tous ces travailleurs qui construisent à tours de bras des immeubles et des infrastructures sept jours sur sept?
D’où vient la nourriture consommée quotidiennement par six millions de personnes alors que nous n’aurons pas vu le moindre champ cultivé?
Comment font-ils pour maîtriser l’immigration alors même que la Malaisie et surtout l’Indonésie (au niveau de développement très nettement inférieur) sont à deux pas?
Il nous faudrait évidemment bien plus de six jours pour comprendre pourquoi Singapour existe, comment Singapour fonctionne et si tout ceci peut être durable.

Nous n’irons pas plus loin…
Cette fois, ça y est; on est au bout! Au point le plus au sud de l’Asie continentale.
L’aventure pourrait s’arrêter là. Un coup de baguette magique et on serait de retour « chez nous », de retour près de vous, avec qui on a hâte de prendre l’apéro.
Seulement voilà, il va falloir patienter encore un peu…
Car, même s’il nous arrive parfois d’avoir l’impression d’être à bout, nous avons tous les quatre l’envie de poursuivre la route et savons que c’est le bon moment pour le faire.
L’aventure continue.

En voyant la dernière photo, je me dis heureusement que vos enfants ne fondent pas autant que les parents…
Prenez bien soin de vous et continuez à rêver !
Ahaha! Oui, mais heureusement, l’alimentation dans le coin (surtout en Malaisie) est essentiellement frite ou épouvantablement sucrée.
Ce qui fait, qu’au final, même si on coule, on ne fond pas trop 🙂
Alors on va continuer à boire l’apéro en regardant vos photos et en lisant vos commentaires😉! Profitez de ce que la vie vous offre et prenez soin de vous ! Bonne suite🚲😘
À votre bonne santé, les amis!
On se réjouit de pouvoir boire un verre avec vous l’été prochain.
Des becs 😘